Introduction au système bancaire islamique
Réalisé par "Fleurs d'Islam"Source(s) : Le Système Bancaire Islamique, Mohammed Boudjellal, 1998, Institut International de la Pensée Islamique;
Dictionnaire encyclopédique de l'Islam, Cyril Glassé, 1991, Editions Bordas.
http://www.fleurislam.net/media/doc/txt_banque_islamique.html#Anchor-24427
Qu'est-ce que l'usure? | La critique de l'usure dans l'histoire | La position de l'Islam face à l'intérêt | Principes de base du système bancaire islamique
La religion musulmane englobe tous les aspects de la vie spirituelle comme de la vie sociale du croyant, instituant des principes aussi bien pour le rapport de l'homme à Dieu qu'en ce qui concerne ses rapports sociaux et notamment les transactions commerciales.
Dans ce domaine, si le principe fondateur est celui de l'équité et de la transparence, Dieu a precrit ou interdit dans le Coran certaines pratiques. C'est notamment le cas de l'interdiction du prêt à intérêt (Riba), dont la pratique différencie principalement le système bancaire international actuel du système bancaire islamique.
Après une courte présentation du principe du prêt à intérêt, nous examinerons certains arguments opposés par les penseurs à cette pratique, avant d'exposer la position de l'Islam à ce sujet et enfin introduire les principes de base du système bancaire islamique.
L'usure, le prêt à intérêt consiste à prêter une somme d'argent à quelqu'un pour un temps donné, qu'il devra ensuite rembourser intégralement mais en payant en plus une somme que l'on nomme "intérêt" et qui représente une sorte de loyer versé pour la "location" de l'argent de prêté.
Dans le pensée occidentale, il existe traditionnellement une distinction entre "usure" et "prêt à intérêt", l'usure étant un prêt à un intérêt très fort. Dans la pensée musulmane il n'existe aucune distinction entre ces deux termes, ceux-ci recouvrant la même pratique.
Même si de tout temps il y eût des penseurs, philosophes et économistes pour défendre l'utilité de la pratique de l'intérêt, il convient de rappeler que cette pratique fût également critiquée tout au long de l'histoire. En voici quelques exemples :
"Ce qu'on déteste avec le plus de raison, c'est la pratique du prêt à intérêt [...]"
Aristote |
Dans la grèce antique, Aristote(384, m.322 av. J.C.) qualifie la pratique du prêt à intérêt dedétestable car elle consiste à créer de la monnaie à partir d'elle-même, alors que la monnaie a été créée pour l'échange, non pour se servir elle-même.
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Du côté des traditions monothéistes, la tradition juive condamne également très clairement cette pratique et ce ne fût, semble-t-il, qu'au retour de la captivité de Babylone que fût autorisé le prêt à intérêt pour les non-juifs exclusivement.
L'Eglise catholique était initialement très opposée à la pratique de l'intérêt, fondant sa position ferme sur le texte biblique très explicite à ce sujet. Sous l'impulsion de Calvin (au XVIe siècle) l'autorisation fût donnée aux protestants, et par la suite la pratique se répandit à l'ensemble de la communauté chrétienne, cependant qu'il fallait respecter une limite morale (ne pas pratiquer un taux d'intérêt trop fort).
De nombreux intellectuels ont de leur côté fustigé l'usure, le prêt à intérêt, en argumentant que celui-ci dissuade l'investissement dans ce qui n'est pas directement et certainement rentable, même si cet investissement a une importance sociale (développement des infrastructures, éducation, etc.). L'économiste et philosophe Adam Smith(1723, m.1790 ap. J.C.) estima pour sa part que par l'usure "le capital est au risque de l'emprunteur qui est comme l'assureur de celui qui prête". On voit très nettement apparaitre ici cette inversion qui amène celui qui a besoin à devenir l'assureur de celui qui possède.
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"le capital est au risque de l'emprunteur qui est comme l'assureur de celui qui prête"
Adam Smith. |
Les penseurs et théoriciens socialistes ont également développé la critique en argumentant que l'usurier (celui qui prête) reçoit des revenus sans fournir aucun travail, ce qui apparaissait à leurs yeux comme une injustice particulière.
A l'époque de la révélation coranique, la pratique du prêt à intérêt était très répandue dans la société arabe. La révélation coranique fût sans ambiguité au sujet de l'usure :
Et si vous ne le faites pas, alors recevez l'annonce d'une guerre de la part de Dieu et de Son messager.
Et si vous vous repentez, vous aurez vos capitaux. Vous ne léserez personne, et vous ne serez point lésés.
Coran, Sourate II, versets 278 et 279.
Cela, parce qu'ils disent: "Le commerce est tout à fait comme l'intérêt" Alors qu'Allah a rendu licite le commerce, et illicite l'intérêt.
Coran, Sourate II, verset 275.
"Dieu a maudit celui qui se nourrit d'usure, celui qui l'offre, celui qui en témoigne et celui qui en établit le contrat."
Les savants musulmans ont déduit que le croyant musulman ne devait donc pas prêter son argent à intérêt, ni même avoir recours au prêt à intérêt. Devant l'apparition des nouvelles pratiques bancaires, au cours du XXe siècle, les savants musulmans se sont interrogés. En 1965, une commission de juristes musulmans venus de 36 pays s'est réunie en Egypte, à al-Azhar, afin de statuer sur la question de l'intérêt. Ils confirmèrent unanimement cette prohibition.
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"en Islam, tout prêt à intérêt est prohibé, quel que soit son taux".
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Des avis particuliers (fatwa) ont cependant été énoncés par certains savants, dont Youssouf al-Qaradâwî, qui autorise les musulmans vivant en occident, et qui ne peuvent bénéficier de prêts sans intérêt, à avoir recours au prêt à intérêtdans l'unique but d'acheter un bien indispensable, de première nécessité. Il faut cependant rappeler que cet avis n'est pas partagé par la grande majorité des savants contemporains, qui proposent plutôt aux musulmans d'avoir recours à la location, au lieu de l'achat.
Les premiers pas... sont toujours difficiles
Les premières expériences de banque islamique eurent lieu dans les années 1950 au Pakistan et dans les années 1960 en Egypte, sous l'impulsion du développement du système bancaire international.
Si ces expériences se soldèrent par des échecs (pour le premier du fait d'une demande trop importante et d'une offre trop faible et pour l'autre suite à l'assentiment du gouvernement égyptien), elles furent néanmoins riches d'enseignements qui profitèrent aux banques islamiques actuelles des pays du Golfe ou de l'Asie.
Jusqu'à présent le commerce et la banque avaient, en effet, été approchés sous un angle assez informel et la normalisation internationale corollaire du développement du système bancaire international a amené les musulmans à formaliser également un système bancaire avec ses valeurs propres.
Principes fondamentaux
"L'idée [...] de la banque islamique est le [...] partage
des risques" |
Le principe du rejet du prêt à intérêt est une caractéristique fondamentale du système bancaire islamique mais il différe du système bancaire actuel à d'autres titres et notamment par le rapport particulier que joue la banque islamique dans ce système. En effet la banque islamique n'est pas un simple pourvoyeur de fond intéressé uniquement aux garanties offertes par les emprunteurs, encore moins un simple coffre de dépôt de valeurs, mais un véritable partenaire de l'entrepreneur emprunteur. La banque islamique offre à ce titre des nombreux services de gestion à ses clients, afin de les soutenir dans leur entreprise et assurer ainsi une activité économique saine et profitable aux deux partenaires.
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L'idée qui supporte l'action de la banque islamique est le principe du partage des risques, appelé en arabe "al-Ghunm bi al-Ghurm". Celui-ci signifie que celui qui prête l'argent doit participer avec celui qui emprunte aux bénéfices, comme aux risques. La banque islamique joue donc ici son plein rôle de partenaire, partageant gains et pertes avec son client. Elle assurera sa pérénité en multipliant le nombre de ses clients (afin de répartir le risque) et en leur proposant des services de conseil et d'accompagnement en gestion.
Si la banque islamique propose comme les banques habituelles de simplescomptes de dépôt pour les particuliers, dont les frais de gestion sont acquittés par les déposants, elle propose surtout des services financiers destinés aux entrepreneurs et qui prennent habituellement les formes suivantes :
- Moudharaba ou "partenariat passif" : La banque finance entièrement l'entrepreneur et partage les bénéfices (s'il y en a) avec celui-ci selon un pourcentage fixé à la signature du contrat. La seule source de revenue possible pour l'emprunteur est sa part de bénéfice (il ne reçoit aucun salaire) et la banque prend à son entière charge les pertes éventuelles.
- Mousharaka ou "partenariat actif" : La banque agit dans ce type de contrat comme un actionnaire, profits et pertes étants partagés entre elle et l'emprunteur, selon les proportions de leurs parts respectives dans l'actif de l'entreprise.
- Mourabaha ou "financement commercial avec marge bénéficiaire" : La banque acquiert une marchandise pour le compte de son client, moyennant une marge bénéciaire fixée à la signature du contrat. Le banque transfert la propriété de la marchandise à son client une fois qu'il a payé le prix de celle-ci ainsi que la marge fixée à la signature. Ce type de contrat diffère du prêt à intérêt car la marge est fixe et n'augmente pas avec le délai de paiement.
Pour une présentation plus en détail des principes et de la structure des banques islamiques nous vous invitons à vous reporter à l'excellent ouvrage de Mohammed Boudjellal, Le Système Bancaire Islamique, paru en 1998 et édité par l'Institut International de la Pensée Islamique, USA (IIIT).
lundi, 08 septembre 2008« l’islam contre l’intégrisme ». | |
Au panel figurait Jean-François Legaret, maire du 1er arrondissement de Paris ; l’ayatollah Ayad Jamaledine, Vice-président de la commission des affaires étrangères du parlement irakien, membre du parti de l'Accord national ; Azzam Al-Ahmad, Vice-Premier ministre de l’autorité palestinienne et président du groupe du Fatah au parlement palestinien, le Cheikh Teyssir Tamimi juge suprême palestinien, Narimane Al-Roassan, députée jordanienne, Anissa Boumediene, avocate, islamologue et veuve de feu le président algérien Houari Boumediene, Ghaleb Bencheikh, Président de la Conférence mondiale des religions pour la Paix, Khaled Taha Issa, Irakien et président des avocats sans frontières, Mouloud Aounit co-président du MRAP, Saïd Saïd Hamadi, ancien président des Comores, le Dr. Amina Wadud, islamologue et écrivaine américaine, Rahil Raza, écrivaine et islamologue canadienne d’origine pakistanaise, le Pr. Carol Fountaine, professeur de théologie biblique et de l'histoire des religions à l'Université Newton de Boston, Amina Mc Claud, professeur d'Etudes islamiques à l'université De Paul de Chicago, et l’ayatollah Jalal Gandjeï, président de la commission de la liberté de culte et de religion au CNRI.
La conférence qui s’est déroulée en soirée, coïncidait avec le 6e iftar du Ramadan, la rupture du jeûne après le coucher du soleil.
Ouvrant les travaux de la conférence, Anissa Boumediene a évoqué à titre d’introduction, la « question sensible de la Cité d'Ashraf, la cité de la Résistance iranienne en Irak, qui est exposée aux complots du régime de Téhéran. Ce régime prépare une agression contre les habitants d'Ashraf qui se trouvent sous la protection des conventions internationales. Cette tentative peut aboutir à une vraie catastrophe humanitaire. Il s'agit d'une question islamique, arabe et humaine. » Rendant hommage à Maryam Radjavi, elle l’a invitée à prendre la parole.
Dans son intervention, le Maire du 1er arrondissement de Paris, Jean-François Legaret, a déclaré : « Je suis impressionné par la force et la hauteur de vue de vos propos, Mme la Présidente, et par l’ampleur que vous avez su donner à cette conférence sur la tolérance dans l’islam. Vous savez, les musulmans sont nombreux en France. Ils doivent être respectés, ils doivent exercer leur foi dans la liberté. Pour cela il ne faut en aucun cas laisser l’intégrisme pervertir, porter atteinte à l’image des musulmans en France, parce que c’est une menace contre leur liberté, contre leur sécurité (…) Nous avons de grands progrès à faire sur le chemin de la tolérance. Je vous souhaite à tous en ce début de Ramadan, un ramadan de paix, de rayonnement de tolérance, qui vous donne de la force et du courage. Et après ce que je viens d’entendre, je ne doute pas que vous ayez beaucoup de force et de courage. »
Prenant la parole, le parlementaire irakien Ayad Jamaledine s’est attaché à définir les caractéristiques de l’intégrisme, dont l’abus des valeurs religieuses pour atteindre ses buts politiques funestes, suivi de la contrainte imposée au peuple sous le couvert de l’islam. Le vice président de la commission des affaires étrangères du parlement irakien a émis des vœux de succès dans la lutte contre l’intégrisme et l’abus des valeurs et des croyances religieuses.
Le vice premier ministre palestinien a souligné que « nous bénéficions de la liberté de croyance et nous saluons les Résistants de la Cité d’Achraf et les Moudjahidine du peuple d’Iran. Je les connais bien et je suis bien au courant de leurs efforts dans le sens de l’unité et de la solidarité avec le peuple irakien. »
Le Cheikh Al-Tamimi, juge suprême palestinien, s’est aussi penché dans son discours sur les coups portés par les intégristes au mouvement palestinien. Il a souligné que « l’intégrisme en vérité est hors de l’islam. Car l’Islam est une religion de tolérance et de démocratie, d’unité entre les religions. » Il a appelé les pays musulmans, la Ligue arabe et les instances internationales à soutenir les droits des Moudjahidine et des réfugiés palestiniens en Irak victimes de violations et de massacres.
Mme Nariman Al Roassan, député jordanienne, a rendu hommage à la lutte de l’OMPI contre l’intégrisme, et a souligné que le soutien aux droits des Moudjahidine d’Achraf face aux complots des mollahs au pouvoir en Iran, est une responsabilité et un devoir non seulement pour les musulmans, mais aussi pour chaque être humain épris de liberté et chaque défenseur des valeurs humaines. Et jusqu’au bout et jusqu’à la victoire, nous serons aux côtés des Moudjahidine.
Anissa Boumediene a pris ensuite la parole pour faire une brillante démonstration mêlant histoire et interprétation du Coran, sur la miséricorde et le pardon dans l’islam. Or les intégristes s’adonnent aux massacres, aux persécutions, à la torture et le terrorisme aveugle et porte atteinte à l’image de l’islam.
Ghaleb Bencheikh s’est livré à une défense passionnée des valeurs de l’islam, comme la tolérance et la démocratie. Il a vivement dénoncé « les illuminés et des exaltés autoproclamés seuls procurateurs de Dieu, comme ça se passe à Téhéran, avec les mollahs », et « une intrication du politique dans le religieux, une instrumentalisation, une domestication, une manipulation du fait religieux pour autre chose que l’élévation spirituelle, ce n’est que pour des considérations purement politiciennes » « Pour sortir de l’ornière, ajoute-t-il, heureusement Madame Radjavi nous montre le chemin, nos amis de la résistance iranienne donnent de leur être, de leur âme avec abnégation et ils nous montrent le chemin, et c’est pour ça que leur combat est un combat juste (…) et nous devons en être solidaire. »
Khaled Issa Taha, juriste irakien et président des Avocats sans frontières a dit dans son intervention que l’engagement et la foi avec laquelle Mme Radjavi lui ont permis de défendre la Cité d’Achraf encerclée et convaincre les Américains que les Moudjahidine sont blancs de toute accusation de terrorisme et qu’ils n’interfèrent pas dans les affaires intérieures de l’Irak. L’OMPI n’a pas d’autres objectifs que de balayer le faux islam des mollahs et les Moudjahidine du peuple sont respectés par la population irakienne. Le Dr Khaled Taha Issa a ajouté : j’ai passé 60 années de ma vie à travailler dans le droit et la loi et je sais que face aux dangers et aux menaces, la protection des résidents de la Cité d’Achraf revient selon la loi internationale aux Américains.
Mouloud Aounit, co-président du MRAP a souligné ans son intervention que les musulmans étaient les premières victimes de l’intégrisme. « Il faut se féliciter de cette initiative prise avant tout par des hommes et des femmes musulmans qui pour eux le combat numéro un ne se situe pas entre le camp des bons et des mauvais, mais entre le camp de la barbarie et ceux qui défendent les droits et les libertés fondamentales. Et je trouve que c’est une grande force politique et morale que les musulmans, y compris autour de vous madame Radjavi, lancent ce message pour dire que l’intégrisme et comme une hydre qu’il faut terrasser, pas en coupant une tête, mais en s’attaquant au cœur. »
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Un DEVOIR DE VERITEIslam : l'ennemi fabriqué
Silvia Cattori
http://www.palestine-solidarite.org/analyses.Silvia_Cattori.131108.htm
13 novembre 2008
« Viendra un temps où les responsables des crimes contre l’humanité, qui ont accompagné le conflit israélo-palestinien et d’autres conflits de notre époque, seront appelés à répondre devant les tribunaux des hommes ou de l’histoire, avec leurs complices et tous ceux qui, en Occident, ont choisi le silence, la lâcheté et l’opportunisme ». (*)
Les va-t-en guerre se sont appuyés sur des attentats isolés, aux origines mal élucidées, pour incriminer tout à la fois, Oussama Ben Laden, Saddam Hussein, les Palestiniens, les « musulmans » en général, et influer sur notre perception [1].
Pour justifier leurs guerres unilatérales, et légaliser, sous le masque d’une « guerre mondiale au terrorisme », leurs violations des droits des peuples et du droit international, il leur fallait commencer par mentir et fabriquer un ennemi.
Est-il besoin de rappeler que, avant d’envahir l’Irak en 2003, l’administration Bush avait présenté de faux documents de façon à accréditer la possession d’« armes de destruction massive » par le Président Saddam Hussein et une responsabilité irakienne dans les attentats du 11 septembre 2001 ?
Cette falsification monstrueuse n’était que l’un des innombrables mensonges répandus pour entraîner le monde entier dans des guerres criminelles à répétition.
Depuis 2005, grâce à l’enquête confiée par le Conseil de l’Europe au sénateur suisse Dick Marty [2], nous savons comment, dans le cadre de cette prétendue « guerre au terrorisme », les officiers de la CIA et du FBI ont fait transférer dans des prisons secrètes, pour y être sauvagement torturés, nombre de musulmans kidnappés au hasard. Nous savons également comment des pays européens ont étroitement participé à ces activités, contraires aux principes fondamentaux dont ils se réclament. [3]
Mais nous sommes très loin d’imaginer toute la mesure dans laquelle ces pouvoirs se servent de journalistes et d’agences de « relations publiques » [4] pour répandre la peur de façon à imposer une fausse perception des choses.
« On est dans un moment épouvantable. Le milieu intellectuel parisien est dans une dérive parareligieuse, dans une islamophobie latente (…) Il n’y a aucune raison d’avoir peur de l’Islam » répondait l’intellectuel français Emmanuel Todd au journaliste qui lui demandait s’il n’avait pas "peur des musulmans". [5]
Pourtant, en Occident, cette peur des musulmans est bien là, palpable.
Il a suffi aux idéologues, adeptes du « choc des civilisations », d’associer l’Islam au « terrorisme », le port du voile au « fanatisme », pour distiller insidieusement un sentiment d’insécurité et créer un profond rejet contre cette religion. On doit malheureusement constater que la majorité des grands médias ont fait largement écho à leurs arguments racistes – délibérément ou par ignorance – contribuant ainsi à amplifier cette vaste intoxication.
Nous en sommes les témoins directs. Des journalistes, des journaux à grand tirage, des présentateurs télévisés, ont abusé de manière stupéfiante de leur position.
Chacun de nous peut se souvenir de tel ou tel commentateur, ou envoyé spécial en Irak ou en Palestine, qualifiant de « terroristes » ceux qui se dressaient contre l’envahisseur, alors qu’il s’agissait de résistants. Ou encore de tel autre journaliste faisant systématiquement passer des idées grotesques, sur le voile et la « charia » (la loi musulmane), pour entretenir l’impression que les musulmans « ne sont pas comme nous », n’acceptent pas « nos » valeurs, saisissant toute occasion de les associer au « fanatisme », à l’« arriération », à l’« oppression » de la femme [6].
Sans ces féroces campagnes de dénigrement de la culture et des traditions de la société arabe, le développement des préjugés islamophobes n’aurait jamais pu prendre une telle dimension. Et l’indifférence des gens demeurer si totale, malgré les images insoutenables de détenus torturés, ou de civils déchiquetés par les bombardements, en Palestine, au Liban, en Irak, en Afghanistan.
Il faut appeler les choses par leur nom. Ce qui nous a été présenté comme une guerre pour « restaurer la loi et la sécurité », était ni plus ni moins une guerre islamophobe. Une guerre totalement instrumentalisée par des intervenants dévoués à la défense des intérêts d’Israël au Moyen Orient avant tout.
Dans des pays comme la Suisse ou l’Italie, par exemple, où l’on n’avait jamais connu d’attentats pouvant être attribués à des Arabes ou à des musulmans, des personnes qui n’avaient rien à se reprocher, ont été ciblées en raison de leur appartenance religieuse. Et – dans tous les milieux sociopolitiques – dès les années 2000 surtout, les gens ont commencé à regarder avec de plus en plus de méfiance les femmes portant le foulard et les fidèles qui fréquentaient les mosquées.
Cette criminalisation, consciente ou non, d’une population importante (l’Union européenne compte 15 millions de musulmans), avait une motivation éminemment politique. Elle devait préparer l’opinion publique à adhérer à la guerre ou à l’accepter.
La criminalisation des musulmans a servi à cela : à conditionner l’opinion pour que nul n’aille s’apitoyer sur les souffrances que nos « défenseurs des libertés » leur faisaient endurer ; et aussi à préserver les criminels étatiques de toute critique.
Cette politique cynique, à laquelle des journalistes asservis ont indéniablement contribué, porte un nom : « stratégie de la tension ». Une stratégie qui consiste à cibler et dénigrer des citoyens ordinaires, -ici des musulmans respectueux des lois- à les accuser de choses absurdes et, le moment venu, à leur attribuer les provocations ou les attentats que des agents clandestins étatiques ont préparés à cet effet, ou – et cela se produit plus souvent qu’on ne l’imagine- ont parfois eux-mêmes perpétrés.
Ce n’est pas une fiction. Dans un ouvrage intitulé « Les armées secrètes de l’OTAN » [7], l’historien suisse Daniele Ganser a montré comment, durant la « guerre froide », les Etats-Unis, et leurs alliés européens, se sont servis d’un réseau clandestin formé par l’OTAN, en association avec la CIA, appelé « Gladio », pour fomenter des attentats meurtriers et ensuite les attribuer aux communistes. Vincenzo Vinciguerra, qui a participé à la préparation de ces attentats à la bombe contre des innocents, a confirmé par la suite que le but recherché par ces massacres était de provoquer la panique et de pousser les autorités vers un régime autoritaire.
Aujourd’hui, les mêmes manipulations ne sont-elles pas toujours à l’œuvre, à notre insu ?
Mais, cette fois, les manipulateurs étatiques ne ciblent plus les gauchistes et les communistes, comme durant les années 60-80 ; ils ciblent les Arabes et les musulmans. Chaque attentat est tout de suite mis à profit par ces « spécialistes du terrorisme », appelés à les commenter et les expliquer, pour relancer le débat et accroître la méfiance vis-à-vis de l’Islam.
Il n’y a, en général, aucune réaction pour contester l’arbitraire et les falsifications. [8] Il est donc d’autant plus aisé, de répandre des fausses nouvelles, que les médias traditionnels ne montrent aucune propension à aller enquêter, comme il se devrait, pour vérifier si les versions officielles sont plausibles. [9]
Les citoyens, pris dans la désinformation, sont loin de s’imaginer que leurs autorités, aidées par le quatrième pouvoir, pourraient tremper, de près ou de loin, dans la mise en place de stratégies contraires à leur intérêt, et on les comprend.
Mais, aujourd’hui, quelque chose est en train de changer : les victimes commencent à sortir la tête de l’eau et à parler [10]. Et, pour certaines d’entre elles, à exprimer leur amertume vis-à-vis de ces journalistes et journaux qui ont été à l’origine de leur descente aux enfers. Il est urgent de les écouter. Et de lever le voile sur cette sombre période.
Les deux exemples qui suivent concernent des personnalités très différentes, mais qui ont une chose en commun : ils ont été l’objet d’accusations, aussi infondées que dévastatrices, de la part de médias clairement orientés.
Les mensonges qui tuent : le cas de Youssef Nada.
M. Nada, ingénieur et banquier italien d’origine égyptienne, est une des victimes de ces campagnes médiatiques mensongères. Suite aux accusations d’une poignée de journalistes, il a été inscrit sur la liste noire de l’ONU. Bien que son innocence ait été confirmée par les tribunaux, ses biens restent gelés et il demeure, depuis 2001, assigné à résidence dans la minuscule enclave de Campione d’Italia. [11]
Il dirigeait une société bancaire florissante dans la ville suisse de Lugano, quand un article de Guido Olimpio, paru sur le « Corriere della Sera » [12], l’a brutalement frappé. Le journaliste l’accusait alors de financer le groupe palestinien du Hamas. Groupe que l’occupant israélien considérait comme « terroriste » et visait à faire cataloguer comme tel par les pays occidentaux.
C’était en 1997. Ce qui confirme que la stratégie de criminalisation était déjà à l’œuvre bien avant les attentats du 11 septembre 2001. L’accusation formulée contre lui a eu des conséquences terriblement lourdes. Bien qu’elle ait été dûment démentie, elle a été reprise sans vérification par d’autres journalistes et a ainsi continué à faire les grands titres de la presse internationale [13]. Pour finir par se transformer en « vérité ».
Le doute et l’opprobre jeté sur M. Nada a permis, dans un premier temps, de stigmatiser cet éminent opposant politique au régime dictatorial du Président Moubarak (un allié des Etats-Unis et d’Israël) et de discréditer l’association des Frères musulmans, dont M. Nada est également une des personnalités les plus respectées.
Dans un second temps, les accusations du "Corriere della Sera" ont permis au FBI de désigner M. Nada lors des attentats du 11 septembre et de faire de lui un coupable.
C’est ainsi que, le 7 novembre 2001, M. Nada a sursauté en entendant le Président des Etats Unis en personne dire, sur une chaîne télévisée, que la société Al Taqwa, qu’il dirigeait à Lugano, était le principal pourvoyeur de fonds d’Oussama Ben Laden.
Sur quelle preuve M. Bush pouvait-il bien fonder une si énorme accusation ? Le seul élément jamais présenté par le FBI, aux autorités suisses, reste l’article du « Corriere della Sera » écrit par Guido Olimpio en 1997.
Ce qui aurait pu ne rester qu’une accusation sans fondement, était devenu une « vérité » officielle planétaire permettant de légitimer des sanctions illégales et des guerres.
Cette fois ce n’était pas seulement avec le mouvement palestinien Hamas que M. Nada était accolé ; mais avec le « diable » en personne ! Oussama Ben Laden ! Cette fois M. Nada était brûlé.
Comme il le dit lui-même, dans le film que lui a consacré Andrea Canetta : « Calomnier quelqu’un de mon âge revient à le tuer avant qu’il ne meure. Ils m’ont assassiné. Le fait que je me tienne debout devant vous ne signifie pas que je sois vivant, Ils m’ont tué, moi et ma famille, ma réputation. Ils ont détruit tout ce que j’avais construit au cours de ma vie » [14].
Basé sur un pur mensonge, un engrenage kafkaïen venait de se mettre en place. Depuis sept ans, M. Nada en est réduit à se battre devant les tribunaux et devant l’opinion publique pour que justice lui soit enfin rendue.
Le mal est fait. Même si, demain, justice lui était rendue, sa vie a déjà été massacrée.
Le cas de Kassim Britel.
C’est une autre histoire horrifiante. Elle concerne cet Italien d’origine marocaine, victime, comme des milliers d’autres musulmans, d’une de ces opérations criminelle de la CIA appelées « extraordinary renditions ».
M. Kassim Britel voyageait au Pakistan quand, le 10 mars 2002, il a été enlevé par les Services de renseignement pakistanais. Il a été torturé, puis « vendu », oui vendu, aux officiers du FBI et de la CIA [15]. Ces derniers l’ont torturé à leur tour et lui ont promis argent et liberté s’il acceptait d’espionner des musulmans. Comme il a refusé, ils l’ont livré aux Services secrets marocains afin qu’ils l’interrogent et le torturent encore. Il est toujours dans leurs mains à ce jour, alors même que son innocence a été démontrée, et malgré la pressante invitation au gouvernement italien, contenue dans la Résolution du Parlement européen sur les « vols secrets de la CIA », pour que l’Italie « fasse des pas concrets pour sa libération ».
Ici aussi, il y a une famille traumatisée par la manière avec laquelle on a transformé un mari, un fils, un frère, en « criminel ». Ici aussi ce sont les accusations, jamais prouvées, d’un journaliste qui ont été, semble-t-il à l’origine de la diabolisation de la victime.
Son épouse raconte son calvaire d’une voix douce. « Mon époux a été calomnié d’une manière très lourde par quelques journalistes qui, semble-t-il, diffusent ce que veulent les services secrets ». Raison pour laquelle Mme Britel a ouvert une action en justice contre les quotidiens italiens, « Il Corriere della Sera » et « Libero ».
« Déjà en 2001, quatre mois avant que mon mari ne soit enlevé illégalement et remis à des agents de la CIA au Pakistan, Guido Olimpio avait écrit un article dans lequel il le présentait comme un dangereux terroriste. J’étais très en colère. Il disait qu’il était toujours en voyage, qu’il était membre d’un réseau terroriste islamiste, qu’il fournissait de faux papiers d’identité, que nos noms et adresses avaient été trouvés à Kaboul, et que, sous couvert d’une vie anonyme et tranquille, il disparaissait périodiquement. Il parlait de passeports vierges volés dans notre ville, de sa prétendue appartenance au « Groupe salafiste pour la prédication et le combat, associé à Oussama Ben Laden ».
Ce n’étaient que de pures inventions ! Mon mari menait une vie normale. Comment un journal peut-il accepter que l’on invente des choses pareilles dans un pays civilisé ? Je n’arrivais plus à raisonner. Je me disais : regarde ce qu’ils nous ont fait ! Tout cela a détruit notre famille. Ils veulent m’incriminer moi aussi parce que je défends mon époux, parce que je porte le foulard.
Le journaliste ne présentait jamais aucune preuve justifiant le contenu de ses dénonciations. En le lisant, je me disais qu’il ne parlait pas de mon mari, que tout cela était absurde, qu’il parlait de quelqu’un d’autre, qu’il inventait ces choses pour faire le portrait de celui qu’il voulait faire passer pour un « terroriste dormant ». Tout ce qu’il disait n’avait rien à voir avec la réalité. C’étaient des affirmations gratuites qui ne reposaient sur rien. Malgré cela, il est revenu à la charge plusieurs fois pour dire des mensonges présentés comme de graves révélations mettant en cause mon mari.
C’est dans le contexte délétère de la radicalisation raciste ayant suivi les attentats du 11 septembre, que le « Corriere della Sera », a édité à 2 millions d’exemplaires le pamphlet islamophobe d’Oriana Fallaci « La rabbia e l’orgoglio » [16] [La Rage et l’Orgueil] qui qualifiait l’Islam de « nazifascisme » et appelait à la haine contre les musulmans.
Je me rappelle que, le 19 novembre 2001, j’ai trouvé une foule de journalistes qui m’attendaient sur mon lieu de travail. Et que, les 20 et 21 novembre, il y a eu une dizaine d’articles. Les plus lourdement accusateurs étaient ceux du "Corriere della Sera". [17]. Les gens que je rencontrais me disaient « Tu as lu le titre du Corriere ? ».
Quand je lisais ces choses, cela me tombait dessus. Même si je voulais réagir, je ne pouvais pas. J’étais paralysée. J’ai dû m’enfuir de ma maison.
J’ai écrit au Président, aux ministres. Depuis des années je demande justice. Le fait qu’il soit innocent n’a pas servi à rendre à Kassim sa liberté et à lui restituer son honneur. Sa vie est en péril. Je suis fatiguée et indignée. Nous sommes des citoyens sans droits.
Quand, suite à ma dénonciation pénale, Guido Olimpio a été convoqué et interrogé par la police judiciaire il a déclaré : « Les informations proviennent de divers organes du Renseignement italien et aussi étrangers par voie confidentielle ». Etait-ce une manière de ne pas avouer qu’il avait menti du début à la fin ?
Je tiens à souligner que le rôle du gouvernement Berlusconi et de ses Services secrets – alors dirigés alors par Franco Frattini [18] - est fondamental dans cette affaire. Ils étaient au courant de l’arrestation de mon mari et de ce qu’il subissait, et ils ne me le disaient pas. Les polices collaboraient avec les services de la CIA, du Pakistan et du Maroc, en dehors du cadre légal, comme cela est démontré dans les actes de l’enquête italienne, fermée et archivée en septembre 2006 ».
Pourquoi ont-ils agi ainsi ?
« Il y a un épisode qui l’explique. Nous étions en 2001, peu avant la réunion du G8 à Gênes. Les médias étaient remplis d’articles qui annonçaient que des groupes « extrémistes islamistes » se préparaient à aller au G 8 verser « du sang infesté » sur les forces de l’ordre. C’est durant cette période que la police a mis sous enquête tous les musulmans qui fréquentaient les mosquées et a perquisitionné leurs foyers. En juillet, quand notre maison a été perquisitionnée, Kassim était en voyage au Pakistan. C’est précisément à cette époque que les titres des journaux mettaient l’Italie en émoi en annonçant la probabilité d’attaques imminentes d’ « islamistes ». A noter que, lors de la réunion du G 8, il n’y a eu aucune attaque organisée par des musulmans. En revanche, il y a eu des provocations et des violences policières.
Deux mois après la fermeture du dossier de Kassim par la justice, le 29 septembre 2006, le « Corriere della Sera », qui avait toujours fait ses grands titres pour diffamer mon mari et l’associer au terrorisme international, aux Talibans et à Ben Laden, en l’appelant de manière impropre « El Kassim », a publié une petite note en page 13, sous le titre : « Terrorisme, accusations inconsistantes pour Britel ». Ainsi, celui que Guido Olimpio avait toujours appelé « El Kassim » était devenu soudain « Britel » au moment où il était innocenté.
Les lecteurs n’allaient pas forcément faire le lien entre le « terroriste » fabriqué de toutes pièces, et l’honnête homme qui avait injustement subi presque sept années d’emprisonnement et de tortures. Il ne sera pas rappelé non plus que « Britel » avait été victime des abominables « renditions » et détentions secrètes illégales de la CIA, condamnées par le Conseil de l’Europe et le Parlement européen. Ceci pour dire, en conclusion, que les lecteurs auront été désinformés jusqu’au bout ».
Comme cela apparaît, au travers de ces deux cas révoltants, la priorité des médias en général, n’est pas d’attirer l’attention du monde sur les souffrances provoquées par les violations du droit international perpétrées par des grandes puissances, dans le cadre de cette « lutte contre le terrorisme ». La priorité est d’inonder les gens et les librairies d’articles et d’ouvrages évoquant un lien entre « islam et terrorisme ». La priorité est d’entretenir la peur du « terrorisme religieux », cette « hydre menaçante à cent têtes » qui « étend sa progression jusqu’au seuil de nos portes » [19].
La déshumanisation des Arabes est une arme de guerre. Une arme, que l’Etat colonial israélien a toujours utilisée avec un évident succès. C’est ainsi que les Palestiniens ont toujours été maltraités et présentés abusivement par leur occupant comme « terroristes ».
Pendant ce temps, derrière le paravent de prétendus « processus de paix », Israël a réussi à entraîner « l’Occident » dans sa confrontation militaire avec le monde arabe et à lui faire adopter son système « orwellien » de surveillance des populations. Transformant ainsi son conflit régional en confrontation globale, en une guerre mondiale contre l’Islam.
Cet état de guerre qui humilie et ensanglante les peuples du Moyen Orient depuis 60 ans, et qui maintient l’opinion publique sous le règne du mensonge, a déjà trop duré.
« Aujourd’hui, alors que notre planète est « minée » par d’innombrables conflits entre groupes, entre Etats, et même entre sphères culturelles, nous avons un énorme besoin d’un « journalisme de la paix » qui nous offre des clés pour comprendre ces conflits, qui nous donne des éléments pour saisir les contradictions qu’ils reflètent, et qui nous propose des pistes de réflexion sur la manière de les transformer et transcender . » [20]
Pour contribuer à mettre un terme à ces cruels conflits, il ne faut pas avoir peur de dire la vérité, même si cela n’a rien d’agréable. Car il est encore bien plus désagréable de découvrir les souffrances endurées par des innocents injustement condamnés.
Mais, comme le dit si justement le journaliste Alan Hart :
« L’enfer, c’est lorsque vous comprenez que votre vie touche à son terme et que vous n’avez pas mobilisé tous vos talents et toutes vos ressources autant que vous auriez pu le faire afin de changer quelque chose - c’est-à-dire que l’enfer, c’est le moment où vous prenez conscience, après mûre réflexion, que vous avez gâché votre vie. Le Paradis, en revanche, c’est la prise en considération de l’approche de votre mort sans crainte, parce que vous savez qu’au contraire, vous avez fait de votre mieux pour changer, aussi peu que ce soit, le monde. » [21]
(*) ISM-Italia
[1] Sur les « stratégies du mensonge dans la politique contemporaine » et le fonctionnement de la falsification lire l’ouvrage : « La fabbrica del falso » de Vladimiro Giacchè, Derive-Approdi, 2008.
[2] Voir :
[3] Voir : « Jean-Claude Paye : Les lois antiterroristes. Un acte constitutif de l’Empire », par Silvia Cattori, Réseau Voltaire, 12 septembre 2007.
[4] Voir à ce sujet :
[5] Voir : « Le milieu intellectuel parisien est dans une islamophobie latente », Interview d’Emmanuel Todd, El Watan. 3 novembre 2008.
[6] Les partisans de la manière forte avec les Arabes et les musulmans, les plus remarqués : Daniel Pipes aux Etats-Unis ; le « philosophe » Alain Finkielkraut, un peu l’équivalent français d’Oriana Fallaci ; le journaliste Alexandre Adler.
A la veille de la guerre contre l’Afghanistan, ce dernier prétendait qu’elle aurait le mérite de libérer les femmes de la Burka. Dans le Figaro, du 8 novembre 2008, il a fait l’éloge de Bush, cet allié docile d’Israël pour que l’on n’oublie pas d’« instruire à décharge et de reconnaître le grand courage du président à l’heure de l’épreuve, sa détermination à porter le fer au cœur du dispositif ennemi, en Irak » ; voir cet article.
Voir également : « Le terrorisme non revendiqué de l’OTAN », par Silvia Cattori, Réseau Voltaire, 29 décembre 2006.
[8] En pleine offensive israélienne, Guido Olimpio a lancé de très graves accusations pour criminaliser, à nos yeux, l’adversaire d’Israël, donc celui qui se trouvait du côté des agressés. Voir : « Droga e viagra, così si finanzia Hezbollah », par Guido Olimpio,Corriere della Sera, 22 juillet 2006.
[9] Les journalistes qui remettent en question l’histoire officielle et en démontrent les points faibles sont ostracisés, contraints de s’exiler, comme Christopher Bollyn, journaliste d’investigation pour American Free Press ; ou poursuivis en justice, comme l’Allemand Jürgen Cain Külbel.
[10] Voir : « Sami El Haj, journaliste d’Al-Jazira, témoigne », par Silvia Cattori, Réseau Voltaire, 18 juillet 2008.
Moazzam Begg, autre rescapé de Guantanamo raconte son histoire dans le livre : « Enemy Combatant : The Terrifying True Story of a Briton in Guantanamo ».
[11] Voir :
[12] Chef de la rubrique étrangère du "Corriere della Sera" dès 1987. Correspondant en Israël de 1999 à 2003.
[13] Richard Labévière, journaliste de radio RFI, a repris les accusations d’Olimpio. Dans le documentaire, diffusé par la télévision suisse TSR, il associait M. Nada à l’attentat de Luxor en 1998,où 60 touristes, en majorité suisses, avaient été tués. Ce qui a conduit la Procureure suisse de l’époque, Mme Carla Del Ponte, à interroger M. Nada. Elle a conclu que les informations selon lesquelles Al Taqwa – la société de M. Nada - finançait le terrorisme, émanaient « des services », et que « M. Nada et sa société, n’avaient rien à voir avec le terrorisme » (Corriere del Ticino, 2 juin 2006).
Les journalistes ont néanmoins continué, durant des années, à diffamer M. Nada.
[14] Voir sous ce lien, le film d’Andrea Canetta sur Youssef Nada - intitulé « Nel nome dell’uomo » - diffusé le 2 novembre 2008 par la Télévision suisse italienne : http://www.rtsi.ch/trasm/storie/welcome.cfm ?idg=0&ids=0&idc=35702
[15] Pour plus d’information sur M. Britel, voir :
http://www.giustiziaperkassim.net
Voir également :
[16] Un article d’Oriana Fallaci, publié le 25 septembre 2001 par le “Corriere della Sera”, où elle réagissait aux attentats du 11 septembre, et qui deviendra un livre : « La Rage et l’Orgueil », Plon, 2002 (éd. italienne : 2001) ; « La Force de la Raison », Rocher, 2004.
Les allégations islamophobes d’Oriana Fallaci ont été démontées par divers auteurs :
[17] L’article que Mme Britel considère comme le plus cruel : « Da Bergamo a Kabul : così il marocchino reclutava militanti », 20 novembre 2001 - Corriere della Sera. Autore : Olimpio Guido.
Autres articles :
Mme Britel suppose que M. Olimpio connaissait une note « réservée » des Services qui précisait que les autorités du Maroc ne le considéraient pas comme impliqué dans cet attentat.
[18] L’actuel Ministre des Affaires étrangères, Franco Frattini, était « Ministre en charge de la coordination des Services d’information et sécurité » du 11.6.2001 au 13.11.2002.
[19] Rhétorique que l’on trouve dans le recueil des articles de Guido Olimpio : « La rete del terrore », Sperling & Kupfer, 2002.
[20] Voir : « Journalisme de guerre et guerre contre le journalisme », par Abbas Aroua, Fondation Cordoue de Genève, 27 juin 2008.
[21] Alan Hart, ancien correspondant en chef, au Moyen-Orient, de la chaîne britannique « Independent Television News » [ITN] ; présentateur de la célèbre émission de la BBC, Panorama, auteur de l’ouvrage « Le sionisme : Le véritable ennemi des juifs » (« Zionism : The Real Enemy of the Jews »)
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Source : Silvia Cattori |
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